Dans cette rubrique à (ré)éditer, il était évident qu’il faudrait s’attaquer aux Combinaisons, dont la production de K7 démo est aussi pléthorique que leur discographie est mince !
Je ne peux pas être vraiment objectif, vu que j’ai joué dans ce groupe de 1990 à 1992, mais j’en ai quand même été l’un de leurs plus fervents fans, pendant les trois années qui ont précédé ma participation.
Essayons de ne pas entrer trop dans les détails de l’histoire de ce groupe, qui reste à écrire, pour nous concentrer sur sa production d’enregistrements en studio, quasiment tous jamais édités, mis à part le 45-tours « 4 gros tubes » sorti sur Deutsche Gros Klaxon (en réalité une autoproduction) et enregistré par Dorian Feller et Dominique Diebold, du label Ayaa, en 1987.
Ce disque a été tiré à 500 exemplaires ou bien mille (je ne sais plus), dont plusieurs centaines n’ont pas été vendus - et dont quelques dizaines ont même fini par sérieusement se gondoler suite à un mauvais stockage ! Mais ce disque a tout de même été diffusé, sur Reims et lors de concerts un peu partout, suffisamment pour figurer dans les discographies du rock français (Euthanasie, 45toursderockfrançais…) et pour marquer les esprits, au moins localement. Il est excellent, avec une version étonnante d’Origine Argentine, le fameux tango des Combinaisons, et Sardine à l’huile, deux de leurs plus célèbres chansons, qui seront réenregistrées par la suite (comme on va le voir). Autre titre Rat débile et rat méchant, chanté par Bûcheron, chanteur de passage cette année-là, car l’une des originalités du groupe est d’avoir compté beaucoup de formations et de membres différents, sur toute son existence, de 1983 à 1993. Cette compo sera elle aussi réenregistrée, mais avec d’autres paroles et sous un autre tire (Sparing partner). Et enfin Cœur volé, titre qui lui est plus ancien, sans doute issu d’une des toutes premières démos des proto-Combinaisons, vers 1983. Où l’on voit qu’on avait affaire dès le départ à un truc pas banal, avec les guitares sauvages et bizarres et bien sûr l’incroyable voix de Kankrela ! Notez que ce morceau s’inspirait fortement de Sex Beat du Gun Club, dont il ne trahissait pas trop l’esprit.


Mais c’est fin 1985 (ou début 1986 ?) que les Combi enregistrent ce qui est leurpremière vraie démo à ma connaissance (à moins qu’il ne s’agisse que d’une répétition plus soignée que les autres). En tout cas c’est sous cette appellation qu’elle m’a été donnée à l’époque. Il y a quand même 10 titres dessus, c’est conséquent, sans titre général, d’ailleurs aucune de leurs démos n’aura jamais de titre précis. Le groupe se compose alors de Kankrela et Hugues (chant), de Fara (batterie), de Bruno et Thierry (‘Duty’) aux guitares - et je ne suis même pas sûr qu’il y avait déjà une basse à ce moment-là.
On trouve sur cette K7 Starsky et Hutch, un très bon reggae qui sera malheureusement assez vite supprimé de leur répertoire ; Strychnine, leur reprise des Sonics, dont ils étaient fans. Cette version est très bonne, assez lente tout comme l’originale, et leur valu l’estime de Joe la Cravate, un légendaire rocker de Reims (trop tôt disparu) qui lui aussi chanta avec le groupe durant quelques mois, en 1987, notamment sur ce titre (et sur la reprise de The Crusher, des Novas). Ensuite, vient Do you wanna jump, qui fait bien sûr penser à Do you wanna dance(Booby Freeman, Ramones…) mais avec des paroles françaises et une mélodie musicale originale assez différente. Plutôt une réussite, mais ce titre ne sera pas conservé, tandis que le groupe rejouera finalement une version fidèle de Do you wanna dance (à la façon Ramones) de 1991 à 1993. Puis vient Pedro dollard, qui est en fait déjà une version d’Origine argentine, le tango, mais sous un autre titre. Elle n’est pas aussi bonne que celle du 45-tours, que certains n’hésitent pas à qualifier de chef-d’œuvre !
Cachoux la jaunie est un titre assez enjoué et syncopé, sympa mais qui est resté à l’état d’ébauche. Puis encore une reprise : Over my head, de Pere Ubu, dont ils étaient très fans, notamment Bruno, le guitariste, et Kankrela. La reprise est longue, tout comme la version originale, mais presque tous leurs morceaux étaient longs à cette époque : 5 minutes ou plus. Ils se sont raccourcis par la suite. Un autre titre de Pere Ubu a été repris durablement, de 1989 environ et jusqu’à la fin du groupe, c’est Heaven, dans une très bonne adaptation, mais malheureusement jamais enregistrée en studio. Ensuite, c’est Talking to your daddy, une excellente compo, qui bizarrement a été abandonnée vers 1989 ; on y entend bien le style très caractéristique du premier batteur, Fara, tout en syncopes et roulements rigoureux et raffinés, entre la fanfare et le twist, qui faisait merveille sur leur reprise du générique des Chiffres et des lettres, par exemple. Car oui les Combinaisons n’avaient peur de rien et pouvaient enchaîner ce générique en concert avecStrychnine, ou encore Étoile des neiges (de Jacques Hélian) avec Love comes in spurts (de Richard Hell) !
Pour bien comprendre l’état d’esprit du groupe, ce n’était pas un truc du genre rock festif (ou ska festif, genres qui d’ailleurs n’existaient pas encore à leurs débuts) mais plutôt un truc dadaïste et punk façon John Lydon : anticonformiste à fond et si ça vous plaît pas allez tous vous faire foutre, y compris les punks, justement… Mais bien qu’arrogants, leurs sets étaient globalement très joyeux.
Pour en finir avec cette première démo, on trouve encore trois morceaux :Chocolate song, qui est un prototype de leur fameux futur morceau de bravoureLes grosses dames. Ici, pas encore le climat étrange et le texte incroyable qui viendront, mais déjà les motifs de guitare qui fondent toute cette compo.Bistouquette break, un bon thème musical assez nerveux, mais sans paroles. Et enfin A tous ceux qui s’aimentest un slow, ou plutôt un blues, assez sympa, mais qui sera assez vite mis de côté.
Fin 1986 (ou début 1987 ?) les Combinaisons enregistrent une deuxième K7 démo, 8 titres, un peu plus travaillée. C’est l’époque du Hang’Art, petite salle de concerts et d’expo située sur le côté de la Mairie et tenue par Michel Jovanovic et un certain Denis (si je me souviens bien). Cette salle sert de local aux Combi, qui bossent plus ou moins là-bas en contrat aidé (TUC), au bar et aux entrées, tandis que Michel est alors le bassiste du groupe. Le premier titre, Ougadoudou est très bon, un truc joyeux, simple mais bien trouvé, typique de leurs compos de cette époque, avec toujours Duty à la guitare rythmique. Ensuite, Go to my left (go to my right), qui intègre en intro le thème de Des chiffres et des lettres, célèbre émission télévisée et naphtalinée. Il sera souvent utilisé en ouverture des concerts et joué jusqu’à la fin du groupe ou presque. Puis Strychnine, version plus rapide que la précédente, très carrée et énergique, avec moult cris de Hugues et Kankrela. Encore une belle version de Tango (futur Origine argentine), plus rapide que la version du 45t.
Un nouveau reggae, Revolution, prend la place de Starsky et Hutch. Je le trouve moins bon, un peu trop basique musicalement, mais le chant, caricaturant le style jamaïcain, est très bien. Ce titre a été joué régulièrement en concert pendant au moins deux ans, je crois. Ensuite, Les grosses dames : ça y est, le morceau est abouti, l’un des textes les plus marquant de Kankrela, une histoire de grosses dames bizarres, tout au bout d’une jetée… Un tempo plutôt lent et un climat étrange. Sur cette version, c’est Kankrela qui joue de la guitare solo (il le faisait aussi en concert). C’est suivi par Micheline, qui n’est autre que Bistouquette break, qui a changé de nom et est un peu plus carrée, toujours sans texte, mais avec des borborygmes de Hugues très réussis. Et enfin la première version au propre deSardines à l’huile, le tube des Combinaisons, version assez proche de celle du 45tours, qui sort quelques mois plus tard.
Après le 45-tours (décrit plus haut), un changement important s’opère fin 1987/début 1988, avec le départ de Duty (guitare rythmique) et l’arrivée de Fu (François) qui remplace Michel à la basse, plus les arrivées d’une organiste, Manelle, et d’un deuxième batteur, Marc. Du coup cela va pas mal modifier le son, sans oublier la présence de Christophe (‘Tof’) à la clarinette, qui était déjà là sur les concerts en 87, mais pas sur les enregistrements.
Il existe une sorte de démo intermédiaire entre ces deux périodes, qui a été enregistrée dans un studio, avec une batterie électronique (jouée par Fara seulement) et avec de l’orgue mais sans clarinette. Je crois qu’elle date de 1988 mais je ne n’ai pas la date précise. Le groupe n’avait pas été très satisfait du résultat de la production. On y trouve 3 titres : encore une version de Strychnine et une de Talking to your daddy, plus un très beau slow mélancolique, La fille du faubourg, avec de belles parties d’orgue et de guitare, qui malheureusement sera très vite délaissé, mais heureusement enregistré ici, donc.
Au printemps 1988, c’est l’avènement du nouveau son des Combinaisons, qui enregistrement une quatrième démo de 7 titres, avec l’ami Dorian Feller (du groupe Brodé Tango), fortement marquée par les arrangements de Fu. Le son est plus riche, avec la clarinette, l’orgue, les percussions du deuxième batteur et les nombreux chœurs et bruitages divers et variés. Il y a aussi plusieurs nouvelles chansons : Jiu Jitsu, beau morceau avec différentes ambiances et tempos, plus un chant excellent. On danse, excellente compo également, qui rendra malheureusement l'âme sur l'établi des répétitions en 1990, victime d'une sophistication un peu trop ambitieuse... Les filles du bord de mer, une reprise d’Adamo, qui fut un temps fort dans leurs concerts, où l’on invitait les filles à danser la valse ! Par hasard, il se trouve qu’Arno, le chanteur belge, a lui aussi repris ce vieux standard, très peu de temps après. C'est un titre parfaitement taillé pour Kankrela, qui l’interprète tout aussi bien que son tango, Origine argentine, à nouveau réenregistré ici, ou encore La Matchiche, de Mayol, jamais enregistrée par les Combi mais plusieurs fois jouée en concert. Autre nouveauté marquante : Sur mon vélo, titre très gai au rythme un peu ska, qui nous enchantât cette année-là.Danseuse dada, un titre très speed, qui (de mémoire) s'était appelé Vieux cochonau départ et qui changera encore par la suite.Et enfin Go to my left, qui devient une sorte de patchwork intégrant plusieurs parties musicales récupérées ici et là, dont toujours l’incontournable intro des Chiffres et des lettres.
Cette démo est suivie d’une deuxième, en 1989, enregistrée dans les mêmes conditions, toujours dans l’immeuble des deux Bruno, le guitariste des Combi et Dorian Feller, sur le 8-pistes de celui-ci. 3 titres, dont un nouveau, Texas Tex, pas si nouveau en fait mais encore jamais enregistré, et deux « anciens » : Sardines à l’huile et Les filles du bord de mer. Je n’ai jamais trop compris l’intérêt de réenregistrer cette dernière chanson juste un an après, je crois que Kankrela n’était pas satisfait du chant, mais les deux versions sont très bonnes. Par contre les deux autres morceaux sont vraiment parfaits, vifs, avec un son chaud et une mise en place impeccable. La version de Sardines se fait plus longue, avec un solo de guitare d’anthologie qui en fait la version ultime à écouter ! C’est leur cinquième démo depuis le départ.


Mais ce n’est pas fini, il reste encore deux démos à venir ! D’abord celle des studios de la MJC de Vandœuvre-lès-Nancy, qui sera enregistrée en janvier 1991, dans un studio professionnel sur un 16-pistes. Là, il y a encore eu des changements dans le line-up du groupe, avec le départ de Fara, Marc devenant l’unique batteur des Combinaisons, et mon arrivée, en tant que guitariste rythmique (il n’y en avait plus eu depuis le départ de Duty). Cette fois le son est très bon, de qualité pro, mais il est même un peu trop clean à mon goût, avec le recul. Le premier titre estSparring partner, qui est en fait la même compo que Rat débile et Rat méchant, du 45t, mais avec un nouveau texte, de Kankrela (l'ancien était de Bucheron) un tempo plus rapide et de nouveaux arrangements. Une bonne réussite, notamment avec les bruits de synthé Moog et la lead guitare de Bruno, ainsi que la clarinette de Tof. Le deuxième titre est le plus réussi : c'est une nouvelle version des Grosses dames, très travaillée, avec une ambiance qui s'installe tranquillement pour monter en tension jusqu'à l'explosion finale, et une interprétation magistrale de Kankrela (dont il existe une vidéo, filmée en cabine d'enregistrement). Ce titre fut choisi par le groupe pour figurer sur la compile CD du Printemps de Bourges 1992, où les Combi étaient qualifiés pour représenter la Champagne-Ardennes, mais des abrutis se sont permis de le shunter au bout de 3 minutes alors qu'il en faisait 6, gâchant tout l'effet du truc ! Dire qu'il aurait suffi de nous prévenir pour qu'on leur propose Sparring partner, qui était deux fois plus court. Du coup la discographie CD officielle du groupe ne compte qu'un demi-morceau... Le troisième titre, c'est une nouvelle version de Strychnine, mais avec un texte en français de Kankrela, très drôle et réussi : Pesticide ! (extrait : « Moi, mais moi, je m’enquille, des barils et des kilos de la pesticide » !...) Malheureusement je trouve le résultat un peu décevant au niveau musical, avec des arrangements qui s'éloignent à la fois du garage des Sonics et de l'esprit des Combinaisons première mouture. Le tempo est peut-être un peu trop speed, et je ne sais pas dire, sinon, ce qui cloche exactement, mais ça ne va pas vraiment. D'autre part le saxo soprano est accordé légèrement trop bas, ce qui n'arrange rien à l'affaire. Mais cette démo marque une étape avec la production la plus « pro » jamais obtenue par le groupe : un son ample et net, pas de souffle, etc. Sur Les grosses dames, ça colle parfaitement.
Les Combinaisons - Les Grosses dames (1990)
Et pourtant, le groupe allait pouvoir se hisser encore un cran au-dessus, dans la production en studio, grâce à cette sélection au Printemps de Bourges. Les gagnants de chaque finale régionale recevaient un pécule assez conséquent pour enregistrer quelques morceaux dans le studio de leur choix. En principe, c’était pour préparer leur venue au festival du Printemps, à Bourges, mais comme on avait déjà l’enregistrement de Vandoeuvre sous la main, on avait décidé de reporter le suivant après le festival, pour pouvoir peaufiner tranquillement de nouveaux titres. Le choix se porta sur les studios Mix-it, fondés par Eric Débris et Charles Urbier, de Metal Urbain, groupe dont plusieurs d’entre nous étaient assez fans. En 1992, l’ingénieur du son qui officiait là (et dont j’ai oublié le nom) avait travaillé sur deux albums de la Mano Negra et avait plutôt la cote. Bref, en résumé c’était un gros studio (24-pistes analogique) mais tendance rock indé/alternatif, donc tout indiqué pour nous.
Encore quelques changements de line-up à noter cette année-là : le départ de Tof, le clarinettiste, et l’arrivée de Julien (le futur ‘Jean Golo’), en tant que troisième chanteur ; ça peut paraître beaucoup, trois chanteurs, mais traditionnellement, les Combi ont toujours accueilli plein de membres (le groupe en a rarement compté moins de six). De plus, Hugues n’était pas réellement un chanteur mais plutôt un choriste/bruitiste, un danseur, un entertainer, un ambianceur, un animateur, un agitateur !... Il fût même le manager du groupe pendant quelques années. Donc il restait un peu de place pour un autre chanteur, mais surtout Julien était un ami très proche du groupe, sans cesse fourré avec eux, donc son arrivée allait presque de soi.
Cette démo, enregistrée et mixée au début de l’été 92, contient 4 titres, dont une reprise de Captain Beefheart, Zig zag wanderer, jouée depuis quelques années en concert (un morceau génial, repris entre autres par les Coronados, dans les 80’s). On a souvent comparé la voix de Kankrela à celle de Beefheart, dont il est un grand fan, et toutes proportions gardées, on peut convenir que dans l’esprit et la puissance, il n’en est pas si éloigné que ça ! Cette reprise est impeccable, avec un gros son, net mais avec du grain, des arrangements assez proches de l’original et surtout la voix singulière de Kankrela (c’est pas le genre de titre à faire chanter par Jean-Louis Aubert, par exemple) ! Ensuite il y a deux nouvelles compos, que j’avais amenées dans le groupe : Rock as not learned et Grosses métropoles. Seules le squelette et les parties de base sont de moi, car Fu avait rajouté ses fameux arrangements, puis chacun sa touche personnelle (en particulier la lead guitare de Bruno) et, surtout, les textes et le chant sont de Kankrela, comme presque toujours (mais je crois me souvenir que celui en anglais, de Rock as not learned, est basé sur un poème de Ted Hugues). Là aussi, le résultat est nickel : c’est vif, claquant, avec une basse bien ronde et présente et bon gros son d’ampli à lampes sur la guitare rythmique, mais sans être un son trop lourd non plus (on fuyait par exemple le son gras et uniforme des groupes hard-core ou noisy-pop, ou trop influencés par le style Stooges/MC5). Seule la batterie nous avait donné du mal au mixage, notamment la grosse caisse. Et l’enveloppe sonore avait une belle ampleur (qui a un peu trop disparu sur mes copies de K7 et autres versions MP3…) sans compter les super parties de chant de Kankrela, les claviers, les chœurs de Hugues et d’un peu tout le monde, incluant pas mal de fantaisies et d’improvisations. On avait fait au moins trois prises de chant et de chœurs sur les Grosses métropoles par exemple, et Fu avait passé des heures à en sélectionner les meilleurs passages. Rock as not learned est très rapide et pourrait s’apparenter à un truc rock and roll 50’s ou un peu country-punk, tandis que les Grosses métropoles est plus long et complexe, avec des breaks, des ponts, mais aussi un couplet avec un riff de basse/guitare bien dansant. Sur le pont et dans les parties d’orgue, on sent plus des influences à la Witches Valley, qu’on appréciait beaucoup (sauf Kankrela, qui comme souvent était à contre-courant des autres - idem pour les Wampas, par exemple).
Les Combinaisons - Grosse métropole.wmv
Et pour finir, une nouvelle version de Danseuse dada, cette fois-ci réécrite et chantée par Julien, qui était devenue Charlie et qui parlait du catcheur rémois Colossal Charlie (ou Charly ?) qui était le videur attitré de l’Usine, la principale salle de concerts à Reims au début des années 90. Mémorable refrain, avec Julien qui hurle « Chaaarlie » et Kankrela qui répond, toujours en hurlant, mais dans les basses : « Détrruuis-le ! ». La fin musicale était peut-être un poil trop longue et alambiquée, mais super morceau quand même, supérieur à Danseuse dada. A l’écoute du mixage final, on n’était pas peu fiers du résultat de cette septième démo !
Et voilà. La suite donnée à tout ça ?... Rien, malheureusement. Moi j’ai quitté le groupe subitement suite une embrouille personnelle et ils ont continué à jouer jusqu’à l’été 1993. Mais il y avait des tensions entre plusieurs membres du groupe, de la fatigue aussi, due à de nombreux concerts et encore plus de répétitions, trop de soirées (trop) arrosées aussi, et puis les aléas de la vie, le boulot… Les Combinaisons n’ont rien enregistré d’autre en studio, mais surtout ils n’ont rien sorti, rien publié de toutes ces bouillonnantes démos, dont les trois dernières rien qu’à elles seules auraient pu fournir la matière pour un super album… jamais édité. Ceci dit, il n’est jamais trop tard… Alors, dans l’attente de la réhabilitation du « rock textile à poil dur », Amen !